Petite histoire d’herbier :

Les premiers herbiers, tels qu’on les conçoit aujourd’hui, sont apparus entre le XVIème et le XVIIème siècle, à la faveur des recherches de ceux que l’on appelait autrefois ‘botanistes’. Établir une généalogie plus précise de l’apparition des herbiers est une tâche fastidieuse, tant ces ouvrages ont pu prendre différentes formes : les premiers livres illustrés remonteraient au Vème siècle après J.C. mais ne comportaient alors pas de spécimens collectés. 

On estime toutefois que la technique de séchage de plantes, qui nous permet aujourd’hui de consulter ces herbiers, a été expérimentée et mise au point autour de l’année 1550.  

En résulte la création de documents d’une richesse incomparable qui cherchent à collecter traduire et conserver le patrimoine végétal : les herbiers. 

La botanique ou phytologie, c’est l’étude générale des végétaux. Ainsi, cette discipline s’attache à décrire les plantes, dans leur diversité et leur quantité; pour cela, les botanistes étudient la physiologie des végétaux, leur structure et leur fonctionnement. 

Désignant autant des ouvrages traitant des plantes que des objets de collections de spécimens végétaux, certains herbiers, issus de collections privées ou publics, aujourd’hui plusieurs fois centenaire, font l’objet d’un travail de conservation minutieux.

Aujourd’hui, les techniques de collecte et séchage, ainsi que les flores, ouvrages de référence dans la reconnaissance des végétaux se sont largement démocratisées, permettant aux amateurs de réaliser des herbiers familiaux.

Réaliser son  herbier :

L’herbier est une collection de plantes séchées destinées à être étudiées. Elles sont conservées dans un livre.

L’herbier est facilement réalisable avec des éléments que nous avons tous à la maison.

Pour le réaliser, il y a trois étapes importantes.

La collecte des plantes.

Une bonne collecte est la première garantie pour un herbier qui se longtemps.

Il faut commencer par identifier vos plantes, soit à l’aide d’un ouvrage permettant d’identifier les végétaux grâce à leurs caractéristique, soit internet qui est ton ami.

Après avoir cueilli la plante entière (racines comprises, quand cela est possible) pour les herbacées, puis  couper au sécateur ou au couteau les parties de la plante qui vous intéressent : tiges, feuilles, fleurs, racines.

Il est important de récolter la plante par temps sec, et de préférence l’après-midi, lorsque toute trace de rosée a disparue : moins il y a d’humidité au moment du prélèvement, meilleures sont les chances de bien réussir le séchage !

Attention, ne récoltez jamais vos plantes lorsqu’il y a encore de la rosée ou par temps de pluie, elles ne pourraient pas sécher ensuite convenablement.

Plus encore, veillez à ne jamais cueillir les espèces protégées, on évitera aussi de récolter inutilement plusieurs spécimens d’une même plante au risque de faire disparaître la plante d’un site où elle est rare. 

Vous pouvez vous munir d’une loupe pour mieux identifier vos plantes.

Le séchage des plantes.

Le séchage est le moment le plus délicat et le plus important. D’abord, il faut mettre les plantes à sécher aussitôt après la récolte, avant qu’elles ne flétrissent. Ensuite, il est indispensable de bien aplatir le matériel végétal, de manière à ce qu’il puisse être facilement conservé dans l’herbier, sans trop faire gondoler les pages à cause d’une épaisseur trop importante. 

Il faut donc soigneusement étaler l’échantillon à sécher entre des feuilles de papier journal (ou de papier buvard), de manière à bien mettre en valeur les éléments intéressants, et sans faire de faux-plis, puis placer ces feuilles sous une presse ou sous de gros livres.

Le séchage est optimal après environ 3 semaines, et pendant cette période, il faudra changer régulièrement les feuilles de papier journal, sous peine de voir moisir les échantillons : quotidiennement les premiers jours, puis tous les 2-3 jours, et enfin une fois lors de la dernière semaine de séchage.

Cette fréquence est indicative, elle dépendra de la nature de la plante, de son degré d’humidité lors de la récolte, de l’épaisseur de l’échantillon… D’une manière générale, changez les feuilles de papier journal lorsque celles-ci sont humides, ce qui implique une certaine surveillance de votre part, surtout les premiers jours (d’où l’intérêt de ne pas faire sécher 25 échantillons en même temps…). Profitez de ces changements de papier absorbant pour corriger un mauvais pli.

Collage et étiquetage des plantes de l’herbier

Une fois la plante bien sèche, vous pouvez la coller sur une feuille. Pour cela, le mieux est d’utiliser, comme les vrais botanistes, des morceaux de papier gommé (papier qui colle lorsqu’on l’humidifie, par exemple à l’aide d’une éponge) : il permet de maintenir en place l’échantillon et de pouvoir être décollé et recollé plusieurs fois sans endommager le support ni l’échantillon.

A défaut, vous pouvez utiliser de petites bandelettes de papier autocollant découpées à la dimension voulue, ou tout simplement des points de colle blanche (attention, certaines colles « tachent » le matériel végétal et se voient par transparence).

Vous pouvez aussi utiliser du vernis-colle. Il faut, dans un premier temps, bien disposé la plante et ensuite, la recouvrir de vernis-colle. Votre plante doit être toute blanche. Après séchage, le vernis-colle devient transparent. L’avantage est que ce produit momifie et empêche les plantes de pourrir.

Réservez un espace de la page pour l’étiquette : si vous envisagez un herbier scientifique, le mieux est de pré-imprimer des modèles d’étiquettes vierges, sous forme de fiches, que vous remplirez pour chaque plante, cela vous fera gagner du temps et donnera une homogénéité à votre herbier. Parmi les informations à faire figurer (l’usage du petit carnet de note sur le site de collecte est incontournable !) :

  • nom scientifique de la plante, famille botanique, et éventuellement noms vernaculaires
  • nom du collecteur
  • numéro de récolte
  • date de récolte
  • localisation du lieu de récolte (les puristes pourront indiquer les coordonnées GPS)
  • informations complémentaires sur le lieu de collecte : altitude, type de sol, type de végétation…
  • informations sur les caractéristiques de la plante impossibles à fixer : couleur, odeur, texture, dimensions de la plante entière lorsqu’on ne prélève qu’une partie de celle-ci…

Bien entendu, si, pour vous, c’est le résultat affectif ou esthétique qui compte, vous pouvez indiquer seulement le nom de la plante, son histoire, ce qu’elle symbolise, son utilisation, et ajouter, si vous avez un joli coup de crayon, un ou deux croquis… Libre à vous de donner à votre herbier la dimension que vous désirez !

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