Depuis quelques jours, surtout quand il fait beau, vous commencez à les voir revenir dans votre jardin ou dans les parterres fleuris de votre commune. Avec l’arrivée des premiers pollens, ceux des noisetiers, les abeilles sont de sortie.
Mais que font-elles de ce pollen? Pourquoi butinent-elles les fleurs? Comment fabriquent-elles le miel? Autant de questions auxquelles nous avons les réponses!
Le pollen
En espérant que vous n’y serez pas allergique, nous commençons notre découverte des produits de la ruche par le pollen. Son nom, signifiant poussière ou farine de fleur en grec, provient de son apparence semblable à de tout petits grains. Le pollen est avant tout la semence de reproduction mâle de la fleur, lorsqu’il est déposé sur le pistil (l’appareil reproducteur femelle) d’une fleur de la même espèce, soit en étant emporté par le vent soit en étant disséminé par des insectes (comme l’abeille), il permet la reproduction de la fleur. On appelle ce processus, bien pratique dans nos jardins, la pollinisation et l’abeille y joue un rôle important!
Les grains de pollen peuvent être de différentes couleurs (marron, jaune, rouge,…) et de différentes formes. Cette diversité permet l’identification du miel, on peut savoir de quelles fleurs est fait notre miel, car à chaque espèce son pollen.
L’abeille grâce à son corps recouvert de tout petits poils récolte le pollen en formant des petites boules de tous ces grains, appelées “pelotes”, qu’elle va fixer dans des corbeilles qu’elle a sur les pattes arrières. Elle rentre déposer son butin dans les alvéoles de la ruche, où d’autres abeilles se chargeront de le stocker, de le manger ou de le transformer en gelée royale ou en pain d’abeille, la nourriture des larves.
Le pollen est aussi consommé par les humains, souvent cru sous la forme de ces petites pelotes. Il constitue un complément alimentaire particulièrement riche pour l’organisme. Riche en glucides, en protéines et en vitamines, il stimule les capacités physiques et intellectuelles. Il a des effets positifs sur l’appareil digestif et le système cardiovasculaire.
Nectar et miel
Les abeilles participent à la reproduction des fleurs par pollinisation, en échange de quoi, ces dernières leur offrent un liquide sucré au coeur de l’alimentation de la colonie : le nectar. Il est constitué d’eau et de différents sucres.
Les abeilles butineuses aspirent le nectar à l’aide de leur trompe afin de le stocker provisoirement dans un petit réservoir corporel, leur jabot à miel. Elles possèdent des glandes qui vont enrichir le nectar en enzymes et transformer ses sucres avant de le rapporter à la ruche.
A l’arrivée, les receveuses l’ingurgitent et le régurgitent dans les cellules pour pouvoir évaporer une partie de l’eau contenue dans le nectar. Une fois déposé dans une cellule, les ventileuses se chargeront de finir la transformation du nectar en miel en battant des ailes. Une fois l’eau suffisamment évaporée la cellule est scellée avec de la cire pour conserver le miel créé. S’il y a plus de 17% d’eau dans le miel, celui-ci va fermenter : les sucres vont se transformer en alcool.
Composé de nectar et parfois de miellat (produit sécrété par certains insectes comme le puceron, la cochenille ou le metcalfa à partir de la sève des arbres), le miel constitue la nourriture des abeilles. Il est composé de 15 à 17% d’eau et environ 80% de sucres. Elles le conservent dans les alvéoles hermétiquement fermées par des opercules de cire.
Il est consommé par les hommes dès 40 000 av. JC comme le montrent les peintures rupestres de la grotte du Parc du Drakensberg en Afrique du Sud. Sa consommation a des effets bénéfiques sur le rythme cardiaque et la circulation du sang. Ses propriétés antibactériennes lui valent d’être utilisé comme cicatrisant.
Cire et propolis, au coeur de l’architecture de la ruche
Certes le miel est la produit de la ruche que l’on préfère retenir mais un autre est tout aussi important pour les abeilles : la cire, cera alba de son joli nom scientifique. La composition de la cire est très complexe : acides gras ou encore diverses formes d’alcool entre en jeu, certains éléments ne sont d’ailleurs pas clairement identifiés. Toujours est-il que pour pouvoir fabriquer de la cire, la température de la ruche doit être suffisamment élevée : autour de 33°C.
La cire des abeilles est LE matériau de construction de la ruche, c’est avec lui que les ouvrières fabriquent les alvéoles qui composent les rayons. Un travail permanent qui leur demande une sacré consommation de miel.
Rendez-vous compte pour fabriquer 1 Kg de cire, les abeilles doivent consommer près de 8Kg de miel… mais dans 1 Kg de cire (sous la forme d’alvéoles), elles pourront stocker près de 27 Kg de miel.
Contrairement au pollen et au miel, la cire n’est pas issue de la transformation d’un produit que les abeilles récoltent à l’extérieur de la ruche. En effet, les ouvrières qui sécrètent la cire et sont de fait appelées cirières possèdent 4 glandes spéciales sous leur abdomen. Toutes les ouvrières sont capables de produire les fins pétales de cire, en fonction des besoins de la ruche : si un rayon est détruit par exemple ou lorsque l’apiculteur ajoute des cadres non construits. En revanche, si le besoins ne se fait pas sentir, certaines ouvrières vont se spécialiser vers d’autres activités et voir leurs glandes cirières s’atrophier.
Parlons maintenant du ciment de la ruche : la propolis . Les abeilles récoltent cette substance résineuse, ressemblant à de la colle, sur les bourgeons de certains arbres (peuplier, bouleau, l’aulne, frêne, chêne). Différente selon les arbres, elle est généralement composée de cire, de pollen, de résines ou d’huiles essentielles.
Récoltée par les butineuses sous forme de pelotes, elle est transportée dans les corbeilles des pattes arrières, comme le pollen. Les abeilles y ajoutent de la cire et des sécrétions salivaires avant utilisation.
Elles l’utilisent ensuite comme assainisseur de la ruche, la propolis ayant des caractéristiques anti-infectieuses, elle protège la colonie et les stocks de miel des infections et maladies qui les guettent. Elles s’en servent pour boucher les éventuelles fissures sur la ruche ou petits trous pouvant laisser entrer l’humidité ou d’éventuels intrus. Elles peuvent aussi momifier les cadavres des intrus morts dans la ruche, trop gros pour être évacués (rats, lézards,…), afin d’empêcher leur décomposition. Elles bouchent parfois partiellement l’entrée pour se protéger d’intrusion.
Ayant des vertus thérapeutiques reconnues, la propolis est utilisée dans de nombreux baumes ou produits anti-inflammatoires pour cicatriser des plaies ou traiter des affections buccales ou respiratoires.
La gelée royale, trésor de la ruche
La gelée royale, comme son nom l’indique est la nourriture de la reine. Une larve nourrie uniquement de gelée royale donnera une reine, les autres larves n’ont droit à ce repas que pendant les 3 premiers jours de leur vie.
Cette bouillie épaisse et acide, de couleur blanchâtre, est produite par les nourrices, des ouvrières spécialisées durant la période où elles s’occupent de nourrir les larves (entre le 5e et le 14e jour de leur existence). Elles produisent la gelée royale à partir de leurs glandes pharyngiennes (au niveau des mandibules) en consommant du pollen.
La gelée royale n’est pas stockée, produite en petite quantité pour nourrir les larves et la reine, elle est tout de suite consommée.
Riche en protéine, en sucre et en vitamines, elle est produite difficilement, rare dans la ruche et sa récolte est compliquée, nécessitant du matériel spécial. Ce qui explique qu’elle se vende très cher! Produit exceptionnel, ses avantages sur la santé sont nombreux: aide à la mémoire, à la concentration, au système cardiaque,…
Alors, incollable sur les produits de la ruche?